mercredi, mars 21, 2007

ÉVÉNEMENTS CHRISTINE SPENGLER
MARS – AVRIL - MAI – JUIN 2007



Contact Presse : Maud Prangey
maudprangey@gmail.com


©Christine Spengler, d’après une photo de François Fontaine


Christine Spengler, après la guerre, le rêve


MARDI 27 MARS 2007 :
Le ministre de la culture, Monsieur Renaud Donnedieu de Vabres remet à Christine Spengler la distinction de Chevalier des Arts et des Lettres au Ministère de la Culture, en rendant hommage « à la combattante qui a toujours su voir et photographier l’espoir au milieu du chaos ».
Étaient présents entre autres à la cérémonie : Henry Chapier, Lucien Clergue, Sylvie Grümbach, François Hébel, Léna Hraoui, Irina Ionesco, Michel Itty, Göksin Sipahioglu, Chantal Soler, Henry Zipper de Fabiani et son épouse.

Discours intégral du ministre de la culture en bas de page.

29 MARS – 2 AVRIL 2007 :
Grand Palais, tous les jours de 11h à 21h (sauf le lundi de 11h à 18h).
Exposition photos couleurs sur l’Espagne dans le cadre d’Art – Paris, Stand A4 à la Galerie Émotion - Lydie Trigano.

26 AVRIL – 16 MAI 2007 :
39, Galerie Vivienne Paris IIè,

Portrait d’Huguette Spengler d’après une photographie d’Irina Ionesco. Photo-montage de Christine Spengler. Avril 2007.

Dans le cadre d'INTERLUDE PHOTO, événement conçu par Jean-Fabien G. Phinera, les artistes Christine Spengler et Irina Ionesco rendront hommage à Huguette Spengler, figure mythique du Paris des années 70 et muse des univers "underground" de cette époque. Pour accompagner ces oeuvres signées par ces deux grandes figures artistiques, une quinzaine de photographes actuels aux propositions photographiques alternatives seront à découvrir.
Interludephoto.blogspot.com

Hommage à ma mère, Christine Spengler Mars 2007 :
Pendant des années, j’ai fui dans la guerre pour ne plus la revoir, car je la rendais responsable de la mort de mon jeune frère Eric. Puis le temps a passé et je lui ai pardonné, car quelque part elle continue de vivre en moi.
Lorsque, à chaque retour de reportage, je crée des photos baroques en Espagne ou en Algérie, inondées de sable, de coquillages et de plumes de paon, comme elle aimait, je réalise que c’est elle qui s’exprime à travers moi.
Aujourd’hui grâce à l’initiative de Jean Fabien G. Phinera, je suis heureuse, de lui rendre hommage dans cette Galerie Vivienne qu’elle a tant aimée et défendue.

Christine dédicacera ses livres « Une femme dans la guerre » (éditions des femmes), « Années de guerre » et « Vierges & Toreros » (éditions Marval), tous les après-midi de 17h à 19h à la galerie Vivienne.

11 MAI – 16 JUIN 2007 :
Galerie Seine 51

©Christine Spengler. Téhéran 1979.

Exposition photographique collective « MY FAVORITE » à la Galerie Seine 51 (51, rue de Seine Paris VIe).
Christine Spengler présentera dix icônes de ses photographies N et B de guerre et dédicacera ses livres (dates à venir).

À VENIR :
Christine Spengler compte se rendre bientôt au Liban réaliser un reportage dans le cadre de l’Association « Artistes pour le Liban » créée par Jean Merhi et parrainé par Henry Chapier et le Mois de la Photo à Beyrouth.

Projet d’exposition (la guerre et le rêve) à Tokyo, Moscou, Shanghai et Dubaï.

Rédaction de la suite de son autobiographie « Une femme dans la guerre ».


DISCOUR INTÉGRAL DU MINISTRE DE LA CULTURE MARDI 27 MARS 2007 :

REMISE DES INSIGNES DE CHEVALIER DANS L’ORDRE DES ARTS ET DES LETTRES A
CHRISTINE SPENGLER

« Chère Christine Spengler,

Ce soir, en recevant ici, au ministère de la culture et de la communication, la journaliste exceptionnelle et la photographe de renom que vous êtes, c'est le talent, la compétence, l'engagement d'une vie que je salue. Mais c'est avant tout à une lumière, à cette lumière que vous portez depuis le début de votre carrière, à cette lumière par laquelle on distingue vos clichés entre tous, que je veux rendre hommage. Cette lumière, vous venez, depuis maintenant plus de trente ans, la porter sur tous les théâtres d'ombres de notre temps, sur les obscurités, les nuits, les silences et les drames de nos sociétés, et vous continuez de soumettre les contradictions et les compromissions de notre époque à cette lumière cruelle, et pourtant si belle et si nécessaire.

Votre vocation de photographe - car c'en est une - naît avec votre goût du risque et de l'inconnu, lors d'un voyage mouvementé au Tchad. Partie à la découverte des rebelles insurgés au Tchad avec votre frère Eric, qui vous a offert votre premier appareil, vous êtes faits prisonniers pendant trois semaines, puis libérés. La révélation que vous apporteront ces quelques jours, vous la résumerez en ces quelques mots : "Désormais, je serai du côté des opprimés. Je serai correspondante de guerre." Vaste programme, que vous allez mettre à exécution immédiatement, avec une ferveur, un talent et un succès qui ne vous quitteront plus.

Depuis cette année 1970, vous avez connu toutes les guerres, tous les conflits, toutes les tragédies qui ont marqué cette fin de millénaire. Vos clichés d'Irlande du Nord, du Cambodge, du Vietnam, font rapidement le tour du monde, jetant parfois brutalement toute la lumière sur des drames oubliés du monde entier, laissés dans l'ombre, dans l'indifférence. Votre témoignage en noir et blanc ne laisse personne indifférent ; ce n'est pas le succès qui vous intéresse, vous qui avez assez de familiarité avec le risque et avec la mort, pour savoir que la réussite n’est sans doute pas une valeur en soi. Mais la notoriété que vous avez conquise vous permet de porter cette lumière partout où vous allez - et de fait, vous allez partout. Toujours présente aux côtés des opprimés et des victimes, vous serez successivement femme voilée en Iran, recouverte du tchador, pénétrant jusque dans la maison de l'imam Khomeiny ; puis prisonnière au Liban, accusée d'espionnage par des combattants morabitounes ; puis, plus récemment, une femme d'Irak parmi tant d'autres, témoignant du martyre des civils qui constitue la réalité quotidienne d'un conflit extrêmement meurtrier. Lorsque vous partez pour un reportage, c'est toujours pour explorer sur le terrain, pour "aller au front", comme vous le demandiez ingénument à Horst Faas, patron de l'Associated Press au Vietnam, un soir de 1973 - vous aviez à peine plus de vingt ans !

Chère Christine Spengler, vous avez voulu que vos photos de guerre portent "le deuil du monde". Elles en portent aussi, vous le savez, les attentes, les espoirs et le désir passionné de vie et de beauté dont votre travail témoigne tout autant. Si vous vous êtes un jour définie comme "une photographe de guerre qui conte la vie", ce n'est pas seulement parce que vous avez pris la résolution de faire "un contrepoint dans la beauté pour chaque photo de deuil" que vous avez réalisée. Ce n'est pas seulement parce que, à côté de vos reportages de guerre, vous avez signé de magnifiques photographies de corrida, passant avec bonheur de l'arène des guérilleros à l'arène des toreros. Ce n'est pas seulement parce que vous avez travaillé avec Christian Lacroix et Yves Saint-Laurent, tous deux séduits par votre sens de l'image et de la couleur. Si vous avez su si bien "conter la vie", c'est d'abord parce que vous avez été capable de la voir et de la montrer au cœur même de la mort, d'apporter dans le chaos et la barbarie que vous avez explorés cette lumière qui donne sens à votre œuvre, cette lumière qui fait de vous, non seulement une journaliste, non seulement une photographe, mais aussi et avant tout une très grande artiste de notre temps.
Christine Spengler, au nom de la République, nous vous faisons Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres. »